2/11/2010

Fès ce qu'il te plait



Les cigognes planent au dessus de Fès. Du coin de leur regard perçant, elles guettent le chaland. En provenance d'Europe comme nous, venues chercher le soleil. Un peu à notre façon également, elles décrivent de grands cercles au dessus de l'ancienne Médina. Leur vue est plongeante tandis que nous sommes dans la ville plongés . Elle s'active comme une fourmilière. Passée la quiétude de Chechaouen la délicieuse, à nouveau au cœur d'une cité en mouvement perpétuel. Ici la foule vous englouti. Toujours ces personnages postés un peu partout. Scrutant alentour. Mais la grande majorité donne l'impression d'être pressée. Si quelques uns tentent à nouveau leur chance auprès de nous, qui pour servir de guide, qui pour manger à bon marché, qui pour visiter une coopérative artisanale, nous traçons notre route pour nous égarer dans le Souk.

Bonheur infini de se perdre dans la vieille ville. On ne sait où l'on est mais l'on sait où l'on va. Droit devant. Ou bien à gauche. Puis à droite. Notre orientation se veut maladroite. Autant ne pas avoir de destination précise en tête, ainsi persiste le plaisir de la découverte. Un homme qui travaille au Palais Royal fait sa pause déjeuner. Entre 11 et 13h. Il nous invite à découvrir le joli panorama de la maison bleue. Celle-ci est plutôt blanche mais le paysage vaut le détour. Hasard du destin, il s'avère qu'elle fait aussi coopérative artisanale. Ici les tapis, là les Djelabas. Bijouterie, maroquinerie, produits de coquetterie. Que l'embarras du choix. Le vendeur explique comment il part de temps à autre à travers le désert jusqu'à Tombouctou. Il y troque son artisanat contre celui de là-bas.

Petite boite ronde en métal surplombée d'un os teinté (sic). Marchandage. Affaire conclue. L'objet est heureusement menu. A peine plus gros qu'un dé à coudre. Il n'alourdira pas trop notre paquetage. Il faut bien quelques souvenirs matériels aussi. Et puis l'homme était si gentil. Replongée dans la Médina. Alternance de rues ensoleillées et ombragées. Une foule toujours compacte et pressée. Impressionnante de vitalité. La soif nous gagne. Arrêt dans un bar lounge afin de souffler. Une carte assez européanisée. On peut notamment y déguster du foie-gras de canard à la confiture de Figue. Pas pour cette fois. Pour 80 Dinars (8 euros environ). La jeune fille qui y travaille nous propose de visiter une tannerie. Elle nous emmène dans de petites ruelles plutôt sombres et nous confie aux mains d'un 'guide de la tannerie'. Montée sur les cimes de la demeure pour surplomber la fabrique. L'homme nous tend un brin de menthe 'pour l'odeur'. D'abord interloqués, l'on comprend vite de quoi il retournait. De fortes odeurs de peaux remontent jusqu'en haut. Prennent à la gorge. Un peu fort les premières minutes, l'organisme s'adapte assez vite.

Tentative de vendre un beau blouson de cuir pour la gazelle. Avortée. On ne peut tout acheter. Remontée de la Médina. Arrêt pour manger dans un boui-boui. L'intérieur doit faire 1, 5 m² cuisine comprise. Délicieuse viande hachée mélangée avec des herbes et épices. La Kefta. Moins fin que la Pastilla. Celle d'hier soir était divine. Il s'agit de viande de poulet broyée, mélangée à des épices, amandes, cannelle, cuite dans une pâte un peu feuilletée. Nappée de sucre en poudre, cela fait chanter le mélange salé sucré. Régale des papilles. Retour à l'hôtel pour étendre un peu les gambettes. Mine de rien nous avons avalé une bonne dizaine de kilomètres. Le rythme, la foule, tout cela contribue à cette bonne fatigue qui accompagne le coucher du soleil.

Chaque nuit vers 5 heures du matin, alors que je dors d'un profond sommeil, a lieu le premier appel à la prière. Cinq ont lieu dans la journée. C'est un moment assez particulier. Même si je dors mais j'entends malgré tout la voix du Muezzin qui rend gloire à Allah et invite à venir le célébrer. Alors, en me réveillant quelques heures plus tard, l'esprit baigne toujours dans ces sons nouveaux. Ils imprègnent les oreilles.

Demain nous quittons la ville. Sans doute pour aller dans une ville plus petite. En train, nous mettrons le cap à l'est pour gagner la côte et peu à peu se rapprocher de Casablanca. Nous y décollons lundi prochain pour Dakar. Un voix éclairée nous a conseillé de tenter la piste de Sale. Juste à côté de Rabat, la carte indique des jardins exotiques. Y retrouverons-nous quelques cigognes ayant flairer la présence de fruits?

1 commentaire:

  1. ehhhh... great desire for a trip like this... step by step.. town by town.. bus by bus.. Thanks for possibility to live it with you! And after few "days" easier and easier to understand:)))))

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