2/16/2010

Cap Ouest




Départ pour Dakar. Sans sommeil. Nuit difficile. A cause d'une angine carabinée. Fièvre et infection buccale. Difficulté d'avaler quoi que ce soit. Boire, respirer ou manger sont un petit supplice. Espérons que l'Hôtel nous aura envoyé quelqu'un nous chercher à l'aéroport de Dakar. Sinon ça risque d'être un peu rock'n roll. En attendant j'ai envie de fumer. Mais je ne peux pas.

Complètement à l'Ouest, entre la fièvre et le manque de sommeil. Comme dans un mauvais film. La sensation n'est guère agréable. Le petit hôtel qui donne directement sur la plage de Yoff où normalement nous nous rendons devrait nous reposer. Un ou deux jours à souffler, à se soigner, à manger des légumes et des fruits. C'est devenu une nécessité. Jusqu'à ici notre régime principal s'est partagé entre paninis, sandwichs Kefta, Pizzas et hamburgers. Bon marché mais pas forcément magnifique pour le transit. Il est temps de se nourrir correctement, quitte à cuisiner si l'on en a la possibilité.

Attente dans l'aéroport de Casa. Semblable à n'importe quelle attente. A la douane, le contrôleur me regarde d'un sourire enjôleur. Il me demande si c'est la première fois que je viens au Maroc. Je lui dis que oui. Il fait ses recherches et me sort 'c'est la troisième fois au Maroc Gabriel'. Je persiste et signe. Il s'incline. Curieux type. Nous montons dans un avion énorme. Premiers échanges avec notre voisin Papa Amadou Faye. Assureur de son état. En provenance du Canada. Il nous explique que nous sommes dans un avion qui 'ramasse' des gens d'un peu partout en Europe. L'engin est énorme. Il a l'air plutôt rassurant. Nous discutons par bribes le long du voyage. L'homme nous parle de son Sénégal, cette terre de la Teranga, où l'hospitalité n'est pas un vain mot. Descente sur Dakar. Premiers pas en Afrique de l'Ouest. L'émotion est grande mais la fatigue l'est aussi. Il est presque minuit.

Encore une petite fiche de renseignement et le Sénégal s'ouvre à nous. On sort dans la nuit, un peu égarés. Dix mille taximen nous proposent leur service. Essayons de leur expliquer que l'hôtel nous en a envoyé un. Où est-il d'ailleurs? Impossible de le localiser. Tentative de retrait d'argent au guichet. Hors service. Tout va pour le mieux. Finalement un grand panneau avec notre nom sonne comme la promesse d'une douce nuit de sommeil. Merveille. Cap sur l'hôtel. Dodo.

Réveil au son de l'Océan. Plage de Yoff. Petit déjeuner paradisiaque face aux vagues musclées d'une mer enragée. Le bleu vert de l'eau est à mettre en tartine. Doux mélange avec la confiture d'abricot. Bien retapés, nous voilà parés pour la première journée au cœur de l'Afrique de l'Ouest. On pense d'abord à se dégourdir les gambettes. De plus nous n'avons pas d'argent. Ce n'est pas un souci. Mustapha, chauffeur de taxi, nous emmène où l'on veut. Tournée des banques. Puis des hôtels pour les nuits suivantes. Invités à aller chez lui voir sa famille et où il vit. Nous faisons même connaissance avec ses quelques chèvres. Puis retour à la plage, où ses potes ont une petite cabane. Ici les cigognes Marocaines ont fait place aux rapaces. Ils tournoient au dessus de la ville. Préparation du thé traditionnel. Thé noir bien fort et sucré. Pourquoi sont-ils allé chercher la recette du Redbull? Tout était là.

Mustapha nous fait faire le tour de Dakar. Nous montre les îles de Ngor et de Gorée, les camps militaires Français, la radio de Youssou N'dour, un village de pêcheur, la statue colossale de la renaissance de l'Afrique, qui surplombe l'Océan sur l'une des deux collines que l'on nomme les Mamelles. Le Palais Présidentiel, le Théâtre National de Daniel Sorano, la radio Sénégalaise. On tente d'aller à la gare pour avoir des renseignements sur un train Dakar Bamako. Elle semble un brin désaffectée et surtout très fermée. Normal elle est en attente de devenir un musée. Elle est fermée depuis plus d'un an. Plus de train donc. Il faudra prendre le bus. Qu'à cela ne tienne.

Avec Mustapha on déguste un Tiebou dien, plat national de riz au poisson agrémenté de légumes. Un délice. Succulent. Que d'images et de sensations différentes dans l'esprit. Pleins d'odeurs aussi. La vie fourmille ici. Les gens sont vraiment très accueillants. Ils ont l'air fondamentalement gentils. Etonnants aussi. En bord de mer vers 18h, une foule compacte vient pour 'le sport'. Ces jeunes en grand nombre courent, sautent, rampent, font des pompes. Suent à grosse gouttes. Ils s'entraînent pour la lutte, nouveau sport national qui dépasserait même le football selon notre guide. Motivés ils le sont, on ne saurait en douter.
Après cette journée si magnifiquement occupée, retour à l'hôtel. Petit repos puis dîner. Poulet Yassa et Thiou. Merveille des papilles. De si beaux rêves nous attendent. Plus qu'à poster ces quelques nouvelles et à tomber à la renverse. Si ce n'est pas déjà fait.

3 commentaires:

  1. Salut mes amis - j'espere que ca va aller mieux, la sante. Soignez-vous bien et soyez attentifs (c'est Ola Maman;)! Iwona - les photos je trouve magnifiques, elles vont super bien avec ce texte tres attirant - plus de photos!!!. Keep it on, guys!

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  2. Bravo! beaux textes et belles réflexions sur notre pays! C'est le pays de la Téranga!!Bonne continuation et à bientôt! Noël (Académie des Arts)

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  3. Dieuredieuf Noël, un si magnifique pays. Comment ne pas être heureux avec des gens si délicieux et chaleureux? Vive la Téranga!

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